une boiſſon exquiſe. Cependant, que ce ſoit le vice du climat ou la négligence des cultivateurs, elle eſt d’une qualité fort inférieure ; à l’exception d’un vin ſec, aigrelet & aſſez agréable, qui tire ſon origine de Madère, & que conſomment les colons riches. Celui que l’Europe connoît ſous le nom de Conſtance, & qui eſt blanc en partie & en partie rouge, n’eſt cueilli que dans un territoire de quinze arpens, ſur des ceps apportés autrefois de Perſe. Pour en augmenter la quantité, on y mêle un vin muſcat aſſez bon que produiſent des coteaux voiſins. Une partie eſt livrée à la compagnie, au prix qu’elle-même a fixé ; le reſte eſt vendu, à raiſon de douze cens francs la barrique, à tous ceux qui ſe préſentent pour l’acheter.
Les grains ſe cultivent à une plus grande diſtance du cap. Ils ſont toujours abondans & à un prix modique, à cauſe de la facilité des défrichemens, de l’abondance des engrais, de la faculté de laiſſer repoſer les terres.
À quarante ou cinquante lieues du port, s’arrêtent les cultures. Dans un plus grand éloignement, il ne ſeroit pas poſſible de