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des deux Indes.
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la compagnie tire des avantages ſolides de ſa colonie. À la vérité, la dime du bled & du vin qu’elle perçoit, ſes douanes & ſes autres droits ne lui rendent pas au-delà de cent mille écus. Elle ne gagne pas cent mille livres ſur les draps, les toiles, la clinquaillerie, le charbon de terre, quelques autres objets peu importans qu’elle y débite. Les frais inséparables d’un ſi grand établiſſement & ceux que la corruption y ajoute, abſorbent au-delà de ces profits réunis. Auſſi ſon utilité a-t-elle une autre baſe.

Les vaiſſeaux Hollandois qui vont aux Indes ou qui en reviennent, trouvent au cap un aſyle ſur, un ciel agréable, pur & tempéré, les nouvelles importantes des deux mondes. Ils y prennent du beurre, du fromage, du vin, des farines, une grande abondance de légumes ſalés pour leur navigation & pour leurs établiſſemens d’Aſie, même depuis quelque tems deux ou trois cargaiſons de bled pour l’Europe. Ces commodités & ces reſſources augmenteroient encore, ſi la compagnie abdiquoit enfin les funeſtes préjugés qui n’ont ceſſé de l’égarer.

Juſqu’à nos jours les productions du cap