Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v1.djvu/498

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Histoire philosophique
476

tiers de bâtimens de plus qu’il ne le falloit. Cette corruption, qui n’auroit du trouver d’excuſe dans aucun tems, eſt devenue ſurtout intolérable, depuis que les matériaux qui ſervent aux opérations navales ſont montés à de très-hauts prix ; depuis qu’il a fallu donner aux navigateurs une ſolde plus conſidérable.

Ces réformes amèneront l’extenſion du commerce. Relativement aux mœurs & aux circonſtances, il fut autrefois très-conſidérable : mais il s’arrêta, malgré le grand accroiſſement que prenoit, en Europe, la conſommation ; malgré les nouveaux débouchés qu’offroient l’Afrique & le Nouveau-Monde. On le vit même rétrograder, puiſque ſon produit n’augmenta pas, quoique les marchandiſes euſſent preſque doublé de valeur.

Actuellement les ventes ne s’élèvent pas au-deſſus de quarante à quarante-cinq millions, ſomme qu’elles donnoient il y a ſoixante ans, & même plus long-tems.

On y trouve des toiles, du thé, de la ſoie, des porcelaines, du borax, de l’étain, du camphre, de la toutenague, du ſalpêtre, du coton, de l’indigo, du poivre, du café, du