durant des ſiècles, à un monopole odieux, deviendront un bien commun à la plupart des peuples.
Peut-être n’y aura-t-il guère que les anciens poſſeſſeurs de ces productions précieuſes, qui en ſoient déſormais privés. Les ſeules iſles où elles aient crû juſqu’ici n’ont & ne peuvent avoir que ce genre d’utilité ; la garde en eſt très-diſpendieuſe & le climat meurtrier. Quel motif pourroient avoir leurs maîtres pour conſerver des établiſſemens qui auront perdu tous leurs avantages ? Ils les abandonneront donc ; & alors que deviendra un corps qui, depuis cinquante ans, n’avoit que cette reſſource, contre les infidélités de les agens, la multiplicité de ſes comptoirs, les vices de ſon adminiſtration ?
Indépendamment de cette guerre d’induſtrie, les Hollandois en doivent craindre une moins lente & plus deſtructive. Tout, mais ſinguliérement la manière dont ils compoſent leurs forces de mer & de terre, doit encourager leurs ennemis à les attaquer.
La compagnie a un fonds d’environ cent navires, de ſix cens à mille tonneaux. Tous les ans elle en expédie d’Europe vingt-huit ou