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Histoire philosophique

bonne crut qu’il convenoit à ſes intérêts ou à ſa gloire d’aſſujettir à ſa domination les parties de cette vaſte contrée qu’on croyoit les plus fertiles, ou dont la poſition étoit la plus heureuſe ; & l’exécution de ce projet, plus brillant peut-être que ſage, n’éprouva que peu de contradictions. Pour donner de la ſtabilité à ces conquêtes, on crut devoir multiplier les fortereſſes, répandre la religion de l’Europe, & perpétuer les naturels du pays dans leur ignorance.

Sous le règne de Jean II, prince éclairé, qui, le premier, rendit Lisbonne un port franc, & fit faire une application nouvelle de l’aſtronomie à la navigation, les Portugais doublèrent le cap qui eſt à l’extrémité de l’Afrique. On l’appela alors le cap des Tempêtes ; mais le prince, qui prévoyoit le paſſage aux Indes, le nomma le cap de Bonne-Eſpérance.

IV. Arrivée des Portugais aux Indes.

Emmanuel ſuivit les projets de ſes prédéceſſeurs. Il fit partir le 18 juillet 1497 une flotte de quatre vaiſſeaux, ſous les ordres de Vaſco de Gama. Cet amiral, après avoir eſſuyé des tempêtes, après avoir parcouru la côte orientale de l’Afrique, après avoir