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des deux Indes.

ciennes, préſentent les Indiens comme le peuple le plus anciennement éclairé & civiliſé.

L’empereur Mahmoud Akebar eut la fantaiſie de s’inſtruire des principes de toutes les religions répandues dans les vaſtes provinces. Dégagé des ſuperſtitions dont l’éducation mahométane l’avoit préoccupé, il voulut juger par lui-même. Rien ne lui fut plus facile que de connoître tous les cultes, qui ne demandent qu’à faire des prosélytes : mais il échoua dans ſes deſſeins quand il fallut traiter avec les Indiens, qui ne veulent admettre perſonne dans la communion de leurs myſtères.

Toute la puiſſance & les promeſſes d’Akebar ne purent déterminer les bramines à lui découvrir les dogmes de leur religion. Ce prince recourut donc à l’artifice. L’expédient qu’il imagina, fut de faire remettre à ces prêtres un jeune enfant nommé Feizi, comme un pauvre orphelin de la race ſacerdotale, la ſeule qui puiſſe être admiſe au ſaints myſtères de la théologie. Feizi, bien inſtruit du rôle qu’il devoit jouer, fut ſecrétement envoyé à Benarès, le ſiège des ſciences de l’Indoſtan.