Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/154

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C’eſt donc à cette autorité & à cette autorité ſeule qu’il appartient d’examiner les dogmes & la diſcipline d’une religion ; les dogmes, pour s’aſſurer, ſi, contraires au ſens commun, ils n’expoſeroient point la tranquilité à des troubles d’autant plus dangereux que les idées d’un bonheur à venir s’y compliqueront avec le zèle pour la gloire de Dieu & la ſoumiſſion à des vérités qu’on regardera comme révélées ; la diſcipline, pour voir ſi elle ne choque pas les mœurs régnantes, n’éteint pas l’eſprit patriotique, n’affoiblit pas le courage, ne dégoûte point de l’induſtrie, du mariage & des affaires publiques, ne nuit pas à la population & à la ſociabilité, n’inſpire pas le fanatiſme & l’intolérance, ne sème point la diviſion entre les proches de la même famille, entre les familles de la même cité, entre les cités du même royaume, entre les différens royaumes de la terre, ne diminue point le reſpect dû au ſouverain & aux magiſtrats, & ne prêche ni des maximes d’une auſtérité qui attriſte, ni des conſeils qui mènent à la folie.

Cette autorité, & cette autorité ſeule, peut donc proſcrire le culte établi, en adopter