Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/227

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nation Françoiſe. Louis, qui ſaiſiſſoit, du-moins, toutes les idées de grandeur qu’il n’enfantoit pas, fit paſſer dans l’âme de ſes ſujets la paſſion qui le dévoroit. Cinq ports furent ouverts à la marine militaire. On créa des chantiers & des arſenaux, également commodes & magnifiques. L’art des conſtructions, encore très-imparfait par-tout, reçut des règles moins incertaines. Un code fort ſupérieur à celui des autres nations, & qui depuis leur ſervit de guide, obtint la ſanction des loix. Des hommes de mer ſortirent, pour ainſi dire, comme tout formés du ſein de l’océan. En moins de vingt ans, les rades du royaume comptèrent cent vaiſſeaux de ligne.

Ces forces s’eſſayèrent d’abord contre les Barbareſques, qui furent châtiés. Enſuite elles firent baiſſer Le pavillon à l’Eſpagne. De-là, ſe meſurant avec les flottes, tantôt séparées, tantôt combinées, de l’Angleterre & de la Hollande, preſque toujours elles emportèrent l’honneur & l’avantage du combat, La première défaite mémorable qu’eſſuya la marine Françoiſe, fut en 1692, lorſque avec quarante vaiſſeaux, elle attaqua vis-à-vis de