Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/231

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neurs, laiſſoit les travaux à des pilotes. L’art ne faiſoit point de progrès.

Le parti qui détrôna les Stuarts, avoit peu de nobles. Les vaiſſeaux de ligne furent donnés à des capitaines d’une naiſſance commune, mais d’une habileté rare dans la navigation. Ils perfectionnèrent, ils illuſtrèrent la marine Angloiſe,

Charles II, en remontant ſur le trône, la trouva forte de cinquante-ſix vaiſſeaux. Elle s’augmenta ſous ſon règne, juſqu’au nombre de quatre-vingt-trois bâtimens, dont cinquante-huit étoient de ligne. Cependant elle déclina vers les derniers jours de ce prince. Mais Jacques II, ſon frère, la rétablit dans ſon premier éclat, l’éleva même à plus de ſplendeur. Grand amiral avant d’être roi, il avoit inventé l’art de commander la manœuvre ſur les flottes, par les ſignaux des pavillons. Heureux, s’il avoit mieux entendu l’art de gouverner un peuple libre ! Quand le prince d’Orange, ſon gendre, prit ſa couronne, la marine Angloiſe étoit composée de cent ſoixante-trois vaiſſeaux de toute grandeur, armés de ſept mille canons, & montés par quarante-deux mille hommes