Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/254

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établir un commerce de quelque importance dans une région que tout ſembloit en repouſſer. Cette époque approche. Déjà le lin & le chanvre ſont vivement cultivés, & reçoivent une forme agréable. On travaille la laine & le coton avec intelligence. D’autres fabriques commencent ou ſont perfectionnées. Si, comme le caractère laborieux & ſolide de ſes habitans permet de l’eſpérer, l’empire parvient jamais à payer avec ſes productions, avec ſes manufactures, les manufactures, les productions qu’il eſt réduit à tirer d’ailleurs, & à retenir dans ſon ſein l’argent qui ſort de ſes mines, il ne tardera pas à devenir une des plus opulentes contrées de l’Europe.

Il ſeroit abſurde d’annoncer aux nations du Nord une deſtinée auſſi brillante, quoique le commerce ait auſſi commencé d’améliorer leur ſort. Le fer de leur âpre climat, qui ne ſervoit autrefois qu’à leur deſtruction mutuelle, a été converti en des uſages utiles au genre-humain ; & une partie de celui qu’ils livroient brut n’eſt vendu aujourd’hui qu’après avoir été travaillé. Leurs munitions navales ont trouvé un cours, un prix qu’elles