Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/267

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Le crédit d’un commerçant renaît plus difficilement encore que l’honneur d’une femme. Il n’y a qu’une eſpèce de miracle qui puiſſe faire ceſſer une alarme qui ſe répand en un clin-d’œil d’un hémiſphère de la terre à l’autre.

Le commerçant ne doit pas être moins jaloux de ſon crédit, que le militaire de ſon honneur.

Si vous avez de l’élévation dans l’âme, vous aimerez mieux ſervir vos concitoyens avec moins d’avantage, que l’étranger avec moins de haſards, moins de peines & plus de profits.

Suivez une ſpéculation honnête, de préférence à une ſpéculation plus lucrative.

On a dit que le négociant, le banquier, le commiſſionnaire, coſmopolites par état, n’étoient citoyens d’aucun pays. Faites ceſſer ce propos injurieux.

Si, quand vous quitterez le commerce, vous ne jouiſſez parmi vos concitoyens que de la conſidération accordée à de grandes richeſſes, vous n’aurez pas acquis tout ce que le commerce pouvoit vous rendre.

Le mépris de la richeſſe eſt peut-être in-