Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/296

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vivement frappée pour le ſuivre. Les François qui, ſous le miniſtère de trois cardinaux, n’avoient guère pu s’occuper d’idées publiques, osèrent enfin vers l’an 1750, écrire ſur des matières ſolides, & d’un intérêt ſenſible. L’entrepriſe d’un dictionnaire univerſel des ſciences & des arts, mit tous les grands objets ſous les yeux, tous les bons eſprits en action. L’eſprit des loix parut, & l’horiſon du génie fut agrandi. L’hiſtoire naturelle d’un Pline François, qui ſurpaſſa la Grèce & Rome dans l’art de connoître & de peindre la phyſique ; cette hiſtoire hardie & grande comme ſon ſujet, échauffa l’imagination des lecteurs, & les attacha fortement a des contemplations dont un peuple ne ſauroit deſcendre ſans retomber dans la barbarie. Alors un aſſez grand nombre de citoyens furent éclairés ſur les vrais beſoins de leur patrie. Le gouvernement lui-même parut entrevoir que toutes les richeſſes ſortoient de la terre. Il accorda quelques encouragemens à l’agriculture, mais ſans avoir le courage de lever les obſtacles qui s’oppoſoient à ſes progrès.

Le laboureur François ne jouit pas encore