Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/377

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« C’eſt principalement dans les villes que les arts méchaniques & libéraux, d’utilité & d’agrément, de néceſſité ou de fantaiſie, ont leur foyer, ou du moins leur activité, leur développement, leur perfection. C’eſt-là que le citoyen riche, & par conséquent oiſif, attiré ou fixé par les douceurs de la ſociété, cherche à tromper ſon ennui par des beſoins factices ; c’eſt-là que pour y ſatiſfaire, il exerce le pauvre, ou, ce qui revient au même, l’induſtrieux. Celui-ci, à ſon tour, pour ſatiſfaire aux beſoins de première néceſſité qui ne ſont pas long-tems les ſeuls qui le tourmentent, cherche à multiplier les beſoins factices de l’homme riche ; d’où naît entre l’un & l’autre une dépendance mutuelle fondée ſur leurs intérêts reſpectifs ; l’induſtrieux veut travailler, le riche veut jouir. Si donc je parviens à impoſer les beſoins de tous les habitans des villes, induſtrieux ou oiſifs, c’eſt-à-dire à renchérir, au profit de l’état, les denrées & les marchandiſes qui y ſont conſommées par les beſoins des uns & des autres ; alors j’aurai ſoumis à l’impôt toutes les eſpèces d’in-