Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/391

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en échange de ſa liberté. Ton malheureux contribuable eſt privé de ſa liberté en te fourniſſant ſa ſubſiſtance.

Juſqu’à préſent, je me ſuis ſi fréquemment livré aux mouvemens de l’indignation que j’ai pensé que l’on me pardonneroit une fois d’avoir pris l’arme du ridicule & de l’ironie, qui a ſi ſouvent tranché les nœuds les plus importans. Je rentre dans le ton qui me convient ; & je dis :

Il faut ſans doute, dans tout gouvernement, une force publique qui agiſſe intérieurement & extérieurement. Extérieurement, pour défendre la nation en corps contre la jalouſie, la cupidité, l’ambition, le mépris & la violence des autres nations ; & cette protection ou la sécurité qui doit en être l’effet, exige des armées, des flottes, des fortereſſes, des arſenaux, des alliés foibles à ſtipendier, des alliés puiſſans à ſeconder. Intérieurement, pour garantir le citoyen, ami de l’ordre ſocial, du trouble, des vexations, de l’injure du méchant qui ſe laiſſe égarer par ſes paſſions, ſon intérêt perſonnel, ſes vices, & qui n’eſt arrêté que par la menace de la juſtice & la vigilance de la police.