Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/452

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les ſiècles à venir, le ſiècle de la philoſophie.

Après tant de bienfaits, elle devroit tenir lieu de la divinité ſur la terre. C’eſt elle qui lie, éclaire, aide & ſoulage les humains. Elle leur donne tout, ſans en exiger aucun culte, Elle leur demande, non pas le ſacrifice de leurs paſſions, mais un emploi juſte, utile & modéré de toutes leurs facultés. Fille de la nature, diſpenſatrice de ſes dons, interprète de ſes droits, elle conſacre ſes lumières & ſes travaux à l’uſage de l’homme. Elle le rend meilleur, pour qu’il ſoit plus heureux. Elle ne hait que la tyrannie & l’impoſture, parce qu’elles foulent le monde. Elle ne veut point régner, mais elle exige que ceux qui régnent n’aiment à jouir que de la félicité publique. Elle fuit le bruit & le nom des ſectes, mais elle les tolère toutes. Les aveugles & les méchans la calomnient ; les uns ont peur de voir, les autres d’être vus : ingrats, qui ſe ſoulèvent contre une mère tendre, quand elle veut les guérir des erreurs & des vices qui font les calamités du genre-humain.

Cependant, la lumière gagne inſenſible-