Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/491

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Mais le talent n’eſt pas toujours égal au zèle. Il m’eût fallu ſans doute beaucoup plus de cette pénétration qui aperçoit les moyens, & de cette éloquence qui perſuade les vérités. Quelquefois, peut-être, mon âme a élevé mon génie. Mais je me ſuis ſenti le plus ſouvent accablé de mon ſujet & de ma foibleſſe.

Puiſſent des écrivains plus favorisés de la nature achever par leurs chefs-d’œuvre ce que mes eſſais ont commencé ! Puiſſe, ſous les auſpices de la philoſophie, s’étendre un jour d’un bout du monde à l’autre cette chaîne d’union & de bienfaiſance qui doit rapprocher toutes les nations policées ! Puiſſent-elles ne plus porter aux nations ſauvages l’exemple des vices & de l’oppreſſion ! Je ne me flatte pas qu’à l’époque de cette heureuſe révolution mon nom vive encore. Ce foible ouvrage qui n’aura que le mérite d’en avoir produit de meilleurs, ſera ſans doute oublié. Mais au-moins je pourrai me dire que j’ai contribué, autant qu’il a été en moi, au bonheur de mes ſemblables, & préparé peut-être de loin l’amélioration de