Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v10.djvu/68

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la cupidité. La nation n’eſt plus qu’un amas d’âmes ſcélérates & vénales.

Ce qui doit arriver alors n’eſt pas difficile à deviner. Il faut que les puiſſances étrangères qui ont corrompu la nation ſoient trompées dans leurs eſpérances. Elles ne ſe ſont pas aperçues qu’elles en faiſoient trop ; que peut-être même elles faiſoient tout le contraire de ce qu’une politique plus profonde leur auroit dicté ; qu’elles coupoient le nerf national, tandis que leurs efforts ne faiſoient que tenir courbé le nerf de la ſouveraineté, & que ce nerf venant un jour à ſe détendre avec toute l’impétuoſité de ſon reſſort, il ne ſe trouveroit aucun obſtacle capable de l’arrêter ; qu’il ne falloit qu’un homme & un inſtant pour produire cet effet inattendu.

Il eſt venu, cet inſtant ; il s’eſt montré, cet homme ; & tous ces lâches de la création des puiſſances ennemies ſe ſont proſternés devant lui. Il a dit à ces hommes qui ſe croyoient tout : Vous n’êtes rien ; & ils ont dit, nous ne ſommes rien. Il leur a dit : Je ſuis le maître ; & ils ont dit unanimement, vous êtes le maître. Il leur a dit : Voilà les