dans les Indes. Les vaiſſeaux de Surate, du Malabar, de Coromandel, du Bengale, en emportent tous les ans pour quatorze ou quinze millions de livres, & pour environ le huitième de cette ſomme en marchandiſes. Dans le partage que les nations commerçantes de l’Europe font de ces richeſſes, les Anglois ſont parvenus à s’en approprier la portion la plus conſidérable. Ils ont acquis la même ſupériorité en Perſe.
XIII. Révolution qu’a éprouvé le commerce dans le golfe Perſique.
Cette nation avoit à peine été admiſe dans l’empire des Sophis, que, comme on l’a dit, elle y vit accourir les Hollandois. Le commerce de ces républicains s’établit d’abord ſur un pied très-déſavantageux : mais bientôt délivrés, par les guerres civiles d’Angleterre, d’un rival qui jouiſſoit de trop de faveurs, pour être balancé par la plus grande économie, ils ſe virent ſans concurrens, & par conséquent les maîtres de donner à ce qu’ils vendoient, à ce qu’ils achetoient, la valeur qui leur convenoit. C’eſt ſur ce ſyſtême deſtructeur, qu’étoient fondés les rapports des Perſans avec les Hollandois ; lorſque le retour des Anglois, que les François ne tardèrent pas à ſuivre, fit prendre aux