Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/111

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noix de Galle, de l’orpiment qui entre dans les couleurs, & dont les Orientaux font un grand uſage pour dépiler leur corps.

Un autre débouché beaucoup moins conſidérable, c’eſt celui du déſert. Les Arabes, voiſins de Baſſora, vont tous les ans à Alep, dans le printems, pour y vendre des chameaux. On leur confie communément pour cinq à ſix cens mille francs de mouſſelines, dont ils ſe chargent à très-bon marché. Ils reviennent dans l’automne, & rapportent des draps, du corail, de la clincaillerie, quelques ouvrages de verre & des glaces de Veniſe. Les caravanes Arabes ne ſont jamais troublées ſur leur route. Les étrangers même ne courroient point de riſque, s’ils avoient la précaution de ſe faire accompagner d’un homme de chacune des tributs qu’ils doivent rencontrer. Cette sûreté, jointe à la célérité & au bon marché, feroit univerſellement préférer le chemin du déſert à celui de Bagdad, ſi le pacha de la province, qui a établi des péages en différens endroits de ſon gouvernement, ne prenoit les plus grandes précautions pour empêcher cette communication.

Ce n’eſt qu’en ſurprenant la vigilance