Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/177

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Comme les plantes qui ſervent à la teinture des toiles ſont plus abondantes & de meilleure qualité ſur ſon territoire que par-tout ailleurs, on eſt parvenu à reſſuſciter quelques manufactures, & à en étendre d’autres. Cependant cette acquiſition ſera toujours moins utile aux Anglois par les marchandiſes qu’ils y achèteront, que par celles qu’ils y pourront vendre. De tems immémorial, les peuples de l’intérieur venoient en caravanes ſe pourvoir de ſel ſur cette côte. Ils y accourent aujourd’hui de plus loin & en plus grand nombre que jamais, & emportent, avec cette denrée d’abſolue néceſſité, beaucoup de lainages, beaucoup d’autres ouvrages de l’induſtrie Européenne. Ce mouvement, qui a procuré aux douanes une augmentation conſidérable, croîtra néceſſairement, à moins qu’il ne ſoit arrêté par quelqu’une de ces révolutions qui changent ſi ſouvent & ſi cruellement la face de cette riche partie du globe.

La Grande-Bretagne y poſſède encore les provinces de Condavir, de Moutafanagar, d’Elour, de Ragimendri & de Chicakol, qui s’étendent ſix cens milles ſur la côte, & qui s’enfoncent depuis trente juſqu’à quatre-