Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/179

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troubles de leur patrie ; à meſure qu’on les réduit à l’impoſſibilité de ſe faire mutuellement la guerre ; à meſure que les diſtricts ſoumis à leur juriſdiction ſouffrent moins de leurs vexations. Les proſpérités ſeroient plus rapides & plus éclatantes, ſi le gouvernement Anglois vouloit préſerver des inondations du Kriſna & du Guadavery un territoire immenſe qu’ils couvrent ſix mois de l’année ; ſi ces eaux étoient ſagement diſtribuées pour l’arroſement des campagnes ; ſi ces deux fleuves étoient joints par un canal de navigation. Les anciens Indiens eurent l’idée de ces travaux. Peut-être même furent-ils commencés. Les gens éclairés les jugent au moins peu diſpendieux & très-praticables.

Mais combien ſeroit vain l’eſpoir de cette amélioration ! on ne craindra pas d’être accusé d’injuſtice en ſoupçonnant que la compagnie s’occupe bien davantage de l’acquiſition de l’Orixa, province qui s’étend, ſur les bords de la mer, depuis ſes poſſeſſions de Golconde juſqu’aux rives du Gange, qui lui ſont également ſoumiſes.

Avant 1736, cette contrée faiſoit partie du Bengale. À cette époque, les Marattes