Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/187

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aux négocians libres, à l’exception de celui du poivre. La compagnie en tire annuellement quinze cens tonneaux qu’elle obtient à un prix exceſſivement borné. La moitié de ce produit eſt porté dans la Grande-Bretagne par un ſeul bâtiment ; le reſte s’embarque ſur deux navires expédiés d’Europe qui le portent à la Chine où on le vend avec avantage. En 1773, le revenu de ce comptoir s’élevoit à 4 982 895 livres, & ſes dépenſes à 3 165 480 livres.

XXVII. Vue des Anglois ſur Balambangan. Leur expulſion de cette iſle.

Cette colonie n’eſt pas jugée allez utile. Auſſi devoit-elle être abandonnée, mais ſeulement après le ſuccès d’un grand projet qu’on méditoit. Depuis long-tems les Anglois déſiroient une poſſeſſion qui pût devenir un entrepôt, où les marchandiſes, les denrées de la Chine & des iſles orientales ſeroient échangées contre les denrées, les marchandiſes de l’Indoſtan & de l’Europe. Leur plan étoit d’en faire le marché le plus conſidérable de l’Aſie. L’iſle de Balambangan, ſituée à la pointe ſeptentrionale de Bornéo, leur parut propre à remplir leurs vues ; & le roi de Solon la leur abandonna en 1766. Ils y arborèrent leur pavillon l’année