Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/203

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tion des navires, quelles reſſources a-t-on imaginées ? les chantiers du Pégu.

Le Pégu eſt ſitué ſur le golfe de Bengale, entre les royaumes d’Aracan & de Siam. Les révolutions, ſi fréquentes dans tous les empires deſpotiques de l’Aſie, s’y ſont répétées plus ſouvent qu’ailleurs. On l’a vu alternativement le centre d’une grande puiſſance & la province de pluſieurs états qui ne l’égaloient pas en étendue. Il eſt aujourd’hui dans la dépendance d’Ava, où les Arméniens ſeuls achètent tout ce que le Pégu fournit de topazes, de ſaphirs, d’amétiſtes & de rubis.

Le ſeul port du Pégu où il ſoit permis d’aborder, s’appelle Syriam. Les Portugais en furent allez long-tems les maîtres. Il avoit alors un éclat qui diſparut avec les proſpérités de cette nation brillante. On le vit ſe ranimer, lorſque les Européens établis dans le Bengale imaginèrent d’y faire conſtruire les nombreux bâtimens qu’exigeoit l’étendue de leurs liaiſons maritimes : mais les matériaux qui y étoient employés s’étant trouvés de mauvaiſe qualité, il fallut y renoncer ; & la rade retomba encore dans l’obſcurité. Tout s’y réduit aujourd’hui à l’échange de