Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/205

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répète juſqu’à trois fois ; mais le produit va toujours en diminuant, pour la quantité & pour la qualité. Après que l’opium a été recueilli, on l’humecte & on le pétrit avec de l’eau ou du miel, juſqu’à ce qu’il ait acquis la conſiſtance, la viſcoſité, & l’éclat de la poix bien préparée. On le réduit en petits pains. On eſtime celui qui eſt un peu mou, qui obéit ſous le doigt, qui eſt inflammable, d’une couleur brune & noirâtre, d’une odeur forte & puante. Celui qui eſt ſec, friable, brûlé, mêlé de terre & de ſable, doit être rejetté. Selon les différentes préparations qu’on lui donne, & les doſes qu’on en prend, il aſſoupit, il procure des idées agréables, ou il rend furieux.

Le méconium, ou opium commun, ſe prépare en exprimant les têtes déjà incitées. Le ſuc qui en fort, mêlé avec les larmes les moins belles, eſt pétri, arrosé d’eau & figuré en pain que l’on apporte en Europe. Comme il eſt ſouvent mélangé, on le purifie avant de l’employer.

La province de Bahar, eſt le pays de l’univers où le pavot eſt le plus cultivé. Ses campagnes en ſont couvertes. Indépendamment