dans ces contrées. Mais voyons de quelle manière ſe fit cet échange ſi néceſſaire.
On avoit frappé en roupies d’or environ quinze millions, valeur nominale : mais qui ne repréſentoient effectivement que neuf millions ; parce qu’on y avoit mêlé quatre dixièmes d’alliage, & même quelque choſe de plus. Il fut enjoint à tous ceux qui ſe trouveroient avoir de ces roupies d’or, de faux-aloi, de les rapporter au tréſor de Calcutta, où on les rembourſeroit en roupies d’argent. Mais au lieu de dix roupies & demie d’argent que chaque roupie d’or devoit valoir, ſuivant ſa dénomination, on n’en donna que ſix ; de manière que l’alliage fut définitivement en pure perte pour le propriétaire.
Une oppreſſion ſi générale devoit néceſſairement être accompagnée de violence : auſſi fallut-il recourir ſouvent à la force des armes, pour faire exécuter les ordres du conſeil de Calcutta. On ne ſe borna pas à en faire uſage contre les Indiens. Le tumulte & l’appareil de la guerre ſe renouvelèrent de toutes parts, dans le ſein même de la paix. Les Européens furent auſſi exposés à des actes d’hoſtilité, & particulièrement les François,