Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/281

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aggrave & en jouit tranquillement. Brigands privilégiés, vous qui tenez depuis ſi long-tems une grande partie du globe ſous les chaînes de la prohibition, & qui l’avez condamné à une éternelle pauvreté, cette tyrannie ne vous ſuffiſoit-elle pas ? falloit-il l’aggraver par des forfaits qui rendirent exécrable le nom de votre patrie ?

» Qu’ai-je dit, votre patrie ! Eſt-ce que vous en avez une ? Mais ſi la voix de l’intérêt particulier eſt la ſeule à laquelle votre oreille puiſſe s’ouvrir, écoutez-la donc. C’eſt elle qui vous crie par ma bouche : Vous vous perdez, vous vous perdez, vous dis-je. Votre tyrannie touche à ſa fin. Après l’uſage monſtrueux que vous avez fait de votre autorité, renouvelée ou non, elle finira. Croyez-vous que la nation, dont il faudra que la démence & l’ivreſſe finiſſent, ne vous demandera pas compte de vos vexations ? que la perte de vos criminelles richeſſes, & peut-être l’effuſion de votre ſang impur, n’expieront pas vos forfaits ? Si vous vous en promettez l’oubli, vous vous