priſe de cette iſle, donna, en 1642, naiſſance à une compagnie qui vouloit y former un grand établiſſement pour aſſurer à ſes vaiſſeaux la facilité d’aller plus loin. Son octroi devoit durer vingt ans : mais les cruautés, les perfidies, les infidélités de ſes agens ne lui permirent pas de fournir ſa carrière entière. Ses capitaux étoient conſommés ; & elle n’avoit pour prix de ſes dépenſes que quatre ou cinq bourgades, ſituées ſur la côte, conſtruites de planches, couvertes de feuilles, entourées de pieux, & décorées du nom impoſant de forts, parce qu’on y voyoit quelques batteries. Les défenſeurs de ces misérables habitations étoient réduits à une centaine de brigands qui, par leur tyrannie, ajoutoient tous les jours à la haine qu’on avoit jurée à leur nation. Quelques diſtricts abandonnés par les naturels du pays, quelques cantons plus étendus, dont la violence arrachoit un tribut en denrées : c’étoient tous les avantages qu’on avoit obtenus.
Le maréchal de la Meilleraie s’empara de ces débris, & conçut le deſſein de relever pour ſon utilité particulière une entrepriſe ſi mal conduite. Il y réuſſit ſi peu que ſa pro-