Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/315

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établies en Amérique pour en obtenir des productions, ou au cap de Bonne Eſpérance, dans les iſles de France, de Bourbon, de Sainte-Hélène pour l’exploitation de leur commerce aux Indes, ont exigé des dépenſes énormes, un très-long-tems & des travaux conſidérables. Pluſieurs de ces régions étoient entièrement déſertes, & l’on ne voyoit dans les autres que des habitans qu’il n’étoit pas poſſible de rendre utiles. Madagaſcar offroit au contraire un ſol naturellement fertile, & un peuple nombreux, docile, intelligent, qui n’avoit beſoin que d’inſtruction pour ſeconder efficacement les vues qu’on ſe propoſoit.

Ces Inſulaires étoient fatigués de l’état de guerre & d’anarchie où ils vivoient continuellement. Ils ſoupiroient après une police qui put les faire jouir de la paix, de la liberté. Des diſpoſitions ſi favorables ne permettaient pas de douter qu’ils ne ſe prêtâſſent facilement aux efforts qu’on voudroit faire pour leur civiliſation.

Rien n’était plus aisé que de la rendre très-avantageuſe. Avec des ſoins ſuivis, Madagaſcar devoit produire beaucoup de denrées convenables pour les Indes ; pour la Perſe,