Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/32

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préſence, des airs de danſe ſur pluſieurs inſtrumens. Cette faveur fut ſuivie de toutes les facilités qu’il étoit poſſible de déſirer, pour l’établiſſement d’un commerce sûr & avantageux. L’amiral Anglois fut reçu à Bantam, comme dans le premier lieu où il avoit relâché ; & un bâtiment qu’il avoit détaché pour les Moluques, lui apporta une aſſez grande quantité de girofle & de muſcade. Avec ces précieuſes épiceries, & les poivres qu’il avoit chargés à Java, à Sumatra, il regagna heureuſement l’Europe.

La ſociété, qui avoit chargé cet homme ſage de ſes intérêts, fut déterminée par ce premier ſuccès, à former aux Indes des établiſſemens ; mais à ne les former que du conſentement des nations indigènes. Elle ne voulut pas débuter par des conquêtes. Ses expéditions ne furent que les entrepriſes de négocians humains & juſtes. Elle ſe fit aimer : mais cet amour ne lui valut que quelques comptoirs, & ne la mit pas en état de ſoutenir la concurrence des peuples qui ſe faiſoient craindre.

Les Portugais & les Hollandois poſſédoient de grandes provinces, des places bien for-