Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/321

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

devoient encourager les travaux, & aux naturels du pays qu’il falloit gagner par la douceur & par des bienfaits. Les crimes & les malheurs ſe multiplièrent à un tel excès, qu’en 1670, les aſſociés crurent devoir remettre au gouvernement une poſſeſſion qu’ils tenoient de lui. Le changement de domination n’amena pas un meilleur eſprit. La plupart des François qui étoient reſtés dans l’iſle furent maſſacrés deux ans après. Ceux qui avoient échappé à cette mémorable boucherie, s’éloignèrent pour toujours d’une terre qui étoit moins ſouillée par leur ſang que par leurs forfaits.

La cour de Verſailles a jeté de loin en loin quelques regards ſur Madagaſcar, mais ſans en ſentir jamais vivement le prix. Il falloit que cette puiſſance perdît tout ſon commerce, toute ſa conſidération dans l’Inde, pour ſe pénétrer de l’importance d’une iſle dont la poſſeſſion lui auroit vraiſemblablement épargné ces calamités. Depuis cette funeſte époque, on l’a vue occupée du déſir de s’y établir. Les deux tentatives de 1770 & 1773, ne doivent pas l’avoir découragée, parce qu’elles ont été faites ſans plan, ſans