Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/325

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Dans le ſeptième ſiècle, le dernier roi de Perſe, de la dynaſtie des Sanaſides, fut détrôné par les Mahométans. Pluſieurs de ſes ſujets, mécontens du peuple vainqueur, ſe réfugièrent dans le Koheſtan, d’où, cent ans après, ils deſcendirent à l’iſle d’Ormuz. Bientôt ils firent voile pour l’Inde, & abordèrent heureuſement à Diu. Peu ſatiſfaits encore de cet aſyle, ils ſe rembarquèrent ; & les flots les pouſſèrent ſur une plage riante, entre Daman & Baçaim. Le prince qui donnoit des loix à ce canton, ne conſentit à les recevoir qu’a condition qu’ils dévoileroient les myſtères de leur croyance, qu’ils quitteroient leurs armes, qu’ils parleroient l’idiôme du pays, qu’ils feroient paroître leurs femmes en public ſans voile, & qu’ils célébreroient leurs mariages à l’entrée de la nuit, ſelon la pratique généralement reçue. Comme ces ſtipulations n’avoient rien de contraire au culte qu’ils profeſſoient, les réfugiés les acceptèrent ſans difficulté.

L’habitude du travail, contractée & perpétuée par une heureuſe néceſſité, les fit proſpérer. Aſſez ſages pour ne ſe mêler, ni du gouvernement, ni de la guerre, ils joui-