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Histoire philosophique

chine, euſſent été réduits à y faire le commerce, principalement avec de l’argent, il falloir le ſuivre en concurrence avec les Chinois. Les bénéfices qu’on auroit faits ſur les marchandiſes envoyées en Europe, ou qui ſe feraient vendues dans l’Inde, auroient fait diſparoître cet inconvénient. Mais il n’eſt plus tems de revenir ſur ſes pas. La probité & la bonne-foi, qui ſont eſſentiellement la baſe d’un commerce actif & ſolide, diſparoiſſent de ces contrées autrefois ſi floriſſantes, à meſure que le gouvernement y devient arbitraire, & par conséquent injuſte. Bientôt on ne verra pas dans leurs ports un plus grand nombre de navigateurs, que dans ceux des états voiſins dont on connoît à peine l’exiſtence.

Quoi qu’il en ſoit de ces obſervations, la compagnie Françoiſe chaſſée de Siam, & n’eſpérant point de s’établir aux extrémités de l’Aſie, commença de regretter ſon comptoir de Surate, où elle n’oſoit plus ſe montrer depuis qu’elle en étoit ſortie ſans payer ſes dettes. Elle avoit perdu le ſeul débouché qu’elle connut alors pour ſes draps, ſon plomb, ſon fer ; & elle éprouvoit des em-