Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/383

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caractère. Il leur fit perdre ce ton léger & mépriſant, qui rend ſi ſouvent leur nation inſupportable aux étrangers. Ils furent doux, modeſtes, appliqués. Ils ſurent ſe conduire, ſelon le génie des peuples, & ſuivant les circonſtances. Ceux qui ne ſe bornoient pas aux emplois de la compagnie, répandus dans les différentes cours, y apprirent à connoître les lieux où ſe fabriquoient le$ plus belles étoffes, les entrepôts des marchandiſes les plus précieuſes, & enfin tous les détails du commerce intérieur de chaque pays.

Préparer de loin des ſuccès à la compagnie par l’opinion qu’il donnoit des François, par le ſoin de lui former des agens, par les connoiſſances qu’il faiſoit prendre, & par le bon ordre qu’il ſavoit maintenir dans Pondichery, où ſe rendoient de jour en jour de nouveaux habitans : c’étoit le ſeul ſervice que Martin pouvoit rendre, mais ce n’étoit pas aſſez pour donner de la vigueur à un corps atteint dès ſon berceau de maladies viſiblement mortelles.

XVI. Décadence de la compagnie de France. Cauſes de ſon dépériſſement.

Ses premières opérations eurent pour but d’établir un grand empire à Madagaſcar. Un ſeul armement y porta ſeize cens quatre-