Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/397

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l’autre, pour regagner plus encore qu’on ne leur avoit ôté.

Quoique les barons euſſent tous plus ou moins de part aux vexations dont on accabloit les Juifs, les rois, dont cette nation perverſe dépendoit plus ſpécialement, en tiroient toujours le principal avantage. C’eſt avec cette funeſte & odieuſe reſſource qu’ils ſoutinrent quelque tems une autorité foible & conteſtée. Dans la ſuite, l’abus des monnoies leur fournit de nouveaux ſecours.

Les gouvernemens anciens étoient bien éloignés de faire un profit ſur les monnoies. C’étoit toujours l’état qui faiſoit la dépenſe de leur fabrication. On ignore quelle eſt la nation qui perçut la première un droit ſur cet inſtrument univerſel d’échanges. Si la France donna ce funeſte exemple, les rois de la première & de la ſeconde race durent tirer peu d’avantage de cette pernicieuſe innovation ; parce que les paiemens ſe faiſoient comme chez les Romains, avec des métaux qu’on donnoit au poids, & que les eſpèces n’étoient connues que dans les détails du commerce. Cet uſage diminua beaucoup dans la ſuite ; & les rois n’en furent que plus portés