Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/399

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ſades eut entrainé les François loin de leurs frontières ; auſſi-tôt que des ennemis étrangers ſe portèrent en force ſur la France, il fallut des fonds réguliers & conſidérables. Les rois auroient bien voulu ordonner eux-mèmes ces contributions. Plus d’une fois, ils le tentèrent. La réclamation des gens éclairés les avertit de leurs uſurpations, & les révoltes des peuples les forcèrent d’y renoncer. Il fallut reconnoître que cette autorité appartenoit à la nation aſſemblée, & n’appartenoit qu’à elle. Ils jurèrent même, à leur ſacre, que ce droit ſacré, inaliénable ſeroit à jamais reſpecté ; & ce ſerment eut quelque force durant pluſieurs ſiècles.

Tout le tems que la couronne n’avoit eu d’autre revenu que le produit de ſon domaine, c’étoient ſes fénéchaux, ſes baillis qui, chacun dans leur département, étoient chargés du recouvrement des deniers publics ; en ſorte que l’autorité, la juſtice, & la finance ſe trouvoient réunies dans la même main. Il fallut établir un nouvel ordre de choſes, lorſque les impoſitions devinrent générales dans le royaume. Soit que les taxes portâſſent ſur la perſonne ou ſur les maiſons des ci-