Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/461

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baux étoient ordinairement portés à la moitié du produit des terres ; l’autre moitié ſervoit à couvrir les frais de culture, à enrichir les fermiers, & à nourrir les cultivateurs. Indépendamment des grains, qui ſont les récoltes principales, les autres productions de la terre ſe trouvoient enveloppées dans le même ſyſtême. Le bétel, le ſel, le tabac, étoient autant d’objets de ferme.

Il y avoit auſſi quelques douanes, quelques droits ſur les marchés publics : mais aucune impoſition perſonnelle, aucune taxe ſur l’induſtrie. Il n’étoit pas venu dans la tête des deſpotes de demander quelque choſe à des hommes à qui on ne laiſſoit rien. Le tiſſerand, renfermé dans ſon aldée, travailloit ſans inquiétude, & diſpoſoit librement du fruit de ſon travail.

Cette facilité s’étendoit à toute eſpèce de mobilier. C’étoit véritablement la propriété des particuliers. Ils n’en devoient compte à perſonne. Ils pouvoient en diſpoſer de leur vivant ; & après leur mort, il paſſoit à leurs deſcendans. Les maiſons des aldées, celles des villes, & les jardins toujours peu conſidérables, dont elles ſont ornées, ſormoient