Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/483

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des fatigues exceſſives. Un turban, une ceinture, un manteau, c’étoit tout l’équipage du cavalier Maratte. Ses proviſions ſe réduiſoient à un petit ſac de riz, & à une bouteille de cuir remplie d’eau. Il n’avoit pour armes, qu’un ſabre d’une trempe excellente.

Malgré le ſecours de ces barbares, les princes Indiens furent forcés de ſubir le joug d’Aurengzeb : mais le conquérant laſſé de lutter ſans ceſſe contre des troupes irrégulières, qui portoient continuellement la deſtruction & le ravage dans les provinces nouvellement aſſervies, ſe détermina à un traité qui auroit été honteux, ſi la néceſſité, plus forte que les préjugés, les ſermons & les loix, ne l’avoit dicté. Il céda à perpétuité aux Marattes le droit de chotaye, ou la quatrième partie des revenus du Décan, ſoubabie formée de toutes les uſurpations qu’il avoit faites dans la péninſule.

Cette eſpèce de tribut fut régulièrement payé, tant que vécut Aurengzeb. Après ſa mort, on le donna, on le refuſa, ſuivant qu’on étoit, ou qu’on n’étoit pas en force. Le ſoin de le lever attira les Marattes en corps d’armée, juſque dans les lieux les plus éloi-