Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/487

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fit eſpérer cet arrangement, tant qu’il eut beſoin de leur inaction. Mais auſſi-tôt que ſes ſuccès l’eurent mis en état de donner la loi, il attaqua Chandernagor. La priſe de cette place entraîna la ruine de tous les comptoirs qui lui étoient ſubordonnés ; & elle mit les Anglois en état de faire paſſer des hommes, de l’argent, des vivres, des vaiſſeaux, à la côte de Coromandel, où les François venoient d’arriver avec des forces conſidérables de terre & de mer.

Ces forces deſtinées à couvrir les établiſſemens de leur nation, à détruire ceux de leur ennemi, étoient plus que ſuffiſantes pour ce double objet. Il s’agiſſoit ſeulement d’en faire un uſage raiſonnable, & l’on s’égara dès les premiers pas. La preuve en eſt ſenſible.

Avant le commencement des hoſtilités, la compagnie poſſedoit aux côtes d’Orixa & de Coromandel, Mazulipatnam avec cinq provinces ; un grand arrondiſſement autour de Pondichery, qui n’avoit eu long-tems qu’une langue de ſable ; un domaine à-peu-près égal, près de Karical ; & enfin l’iſle de Scheringham. Ces poſſeſſions formoient quatre maſſes, trop éloignées les unes des autres pour s’étayer