Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/499

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juſqu’aux Indes, & qui y éclatèrent d’une manière ſi funeſte pour la nation.

Le miniſtère frappé de tant d’abus, & fatigué de ces guerres interminables, y chercha un remède. Il crut l’avoir trouvé en nommant un troiſième commiſſaire. Cet expédient ne fit qu’augmenter le mal. Le deſpotiſme avoit régné lorſqu’il n’y en avoit qu’un ; la diviſion, lorſqu’il y en eut deux ; mais dès l’inſtant qu’il y en eut trois, tout tomba dans l’anarchie. On revint à n’en avoir que deux, qu’on tâcha de concilier le mieux qu’on put ; & il n’y en avoit même qu’un en 1764 ; lorſque les actionnaires demandèrent qu’on rappellât la compagnie à ſon eſſence, en lui rendant ſa liberté.

Ils osèrent dire au gouvernement que c’étoit à lui à s’imputer les malheurs & les fautes de la compagnie, puiſque les actionnaires n’avoient pris aucune part à la conduite de leurs affaires ; qu’elles ne pouvoient être dirigées vers le but le plus utile pour eux & pour l’état, qu’autant qu’elles le ſeroient librement, & qu’on établiroit des relations immédiates entre les propriétaires & les adminiſtrateurs, entre les adminiſtrateurs