Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/50

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Le maroquin, qui avoit, ainſi que les autres cuirs, un degré de perfection qu’on ne ſavoit pas lui donner ailleurs.

Le chagrin, le poil de chèvre, l’eau-roſe, les racines pour la médecine, les gommes pour la teinture, les dattes, les chevaux, les armes, pluſieurs autres choſes, dont les unes ſe vendoient aux Indes, & les autres étoient portées en Europe.

Quoique les Hollandois fuſſent parvenus à s’approprier tout le commerce de l’Inde Orientale, ils ne virent pas ſans jalouſie ce qui ſe paſſoit en Perſe. Il leur parut que les privilèges, dont leur rival jouiſſait dans la rade de Bender-Abaſſi, pouvoient être compensés par l’avantage qu’ils avoient de poſſéder une plus grande quantité d’épiceries, & ils entrèrent avec lui en concurrence.

VI. Décadence des Anglois aux Indes.

Les Anglois pourſuivis dans tous les marchés par un ennemi puiſſant, acharné ſans ceſſe à leur ruine, ſuccomboient par-tout. Leur chute fut accélérée, par les diſſenſions civiles & religieuſes qui inondoient de ſang leur patrie, qui étouffoient tous les ſentimens, toutes les lumières. De plus grands intérêts firent totalement oublier les Indes ;