Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/525

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rendu leur ſecours inutile, ils ſe virent forcés d’abandonner un poſte qui leur donnoit quelques eſpérances. Le reſſentiment & l’ambition les ramenèrent en plus grand nombre en 1725, & ils s’établirent, l’épée à la main, ſur l’embouchure de la rivière de Mahé. Cet acte de violence n’empêcha pas qu’ils n’obtinſſent du ſeul prince qui régiſſoit ce canton, le commerce excluſif du poivre. Une faveur ſi utile donna naiſſance à une colonie, composée de ſix mille Indiens. Ils cultivoient ſix mille trois cens cinquante cocotiers, trois mille neuf cens ſoixante-ſept aréquiers, & ſept mille ſept cens ſoixante-deux poivriers. Tel étoit cet établiſſement, lorſque les Anglois s’en rendirent les maîtres en 1760.

L’eſprit de deſtruction qu’ils avoient porté dans leurs autres conquêtes, les ſuivit à Mahé. Leur projet étoit de démolir les maiſons, & de diſperſer les habitans. Le ſouverain du pays réuſſit à les faire changer de réſolution. Tout fut ſauvé, excepté les fortifications. En rentrant dans leur comptoir, les François trouvèrent les choſes telles à-peu-près qu’ils les avoient laiſſées.

Mahé eſt dominé par des hauteurs, ſur