Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/72

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climats brûlans par la guerre & le fanatiſme ; n’eurent jamais cette température de gouvernement & de ſituation, qui forme le goût.

Mais ils apportèrent dans le pays de leurs conquêtes, les ſciences qu’ils avoient comme pillées dans le cours de leurs ravages, & tous les arts néceſſaires à la proſpérité des nations.

Aucun peuple de leur tems, n’entendit le commerce comme eux. Aucun peuple n’eut un commerce auſſi vaſte. Ils s’en occupoient dans le cours même de leurs conquêtes. De l’Eſpagne au Tonquin, ils avoient des négoçians, des manufactures, des entrepôts ; & les autres peuples, du moins ceux de l’Occident, tiroient d’eux, & les lumières, & les arts, & les denrées utiles aux commodités, à la conſervation & à l’agrément de la vie.

Quand la puiſſance des califes commença à décliner, les Arabes, à l’exemple de pluſieurs nations qu’ils avoient ſoumiſes, ſecouèrent le joug de ces princes, & le pays reprit peu-à-peu l’ancienne forme de ſon gouvernement, ainſi que ſes premières mœurs. À cette époque, la nation divisée en tribus, comme autrefois, ſous la conduite de chefs