Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/79

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routes. Quand le maître & le chameau ſont prêts & dreſſés pour le brigandage, ils partent enſemble, traverſent les ſables du déſert, & vont attendre ſur les confins le marchand ou le voyageur, pour les piller. L’homme dévaſte, maſſacre, enlève ; & le chameau porte le butin. Si ces compagnons de fortune ſont pourſuivis, ils hâtent leur fuite. Le maître voleur monte ſon chameau favori, pouſſe la troupe, fait juſqu’à trois cens lieues en huit jours, ſans décharger ſes chameaux, ni leur donner qu’une heure de repos par jour, avec un morceau de pâte pour toute nourriture. Souvent ils paſſent tout ce tems-là ſans boire, à moins qu’ils ne ſentent par haſard une ſource à quelque diſtance de leur route : alors ils doublent le pas, & courent à l’eau avec une ardeur qui les fait boire, en une ſeule fois, pour la ſoif paſſée & pour la ſoif à venir. Tel eſt cet animal, ſi ſouvent célèbre dans la Bible, dans l’Alcoran, & dans les romans Orientaux.

Ceux des Arabes qui habitent les cantons où l’on trouve quelques maigres pâturages, & un ſol propre à la culture de l’orge, nour-