Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v2.djvu/83

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toutes les affaires à Moka, rade de ſes états, qui n’avoit été juſqu’alors qu’un village.

Elles furent d’abord peu conſidérables. La myrrhe, l’encens, l’aloès, le baume de la Mecque, quelques aromates, quelques drogues propres à la médecine, faiſoient la baſe de ce commerce. Ces objets, dont l’exportation, continuellement arrêtée par des droits exceſſifs, ne paſſe pas aujourd’hui ſept ou huit cens mille livres, étoient dans ce tems-là plus recherchés qu’ils ne l’ont été depuis : mais ce devoit être toujours peu de choſe. Le café fit bientôt après une grande révolution.

Le cafier vient originairement de la haute Éthiopie, où il a été connu de tems immémorial, où il eſt encore cultivé avec ſuccès. M. Lagrenée de Mezières, un des agens les plus éclairés que la France ait jamais employés aux Indes, a poſſédé de ſon fruit, & en a fait ſouvent uſage. Il l’a trouvé beaucoup plus gros, un peu plus long, moins verd, & preſque auſſi parfumé que celui qu’on commença à cueillir dans l’Arabie vers la fin du quinzième ſiècle.

On croit communément qu’un Mollach,