Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/124

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univerſelle : mais ce moyen unique n’a jamais été employé. Cette honteuſe indifférence eſt cauſe que les Philippines n’ont fait nuls progrès. À peine ſauroit-on leur nom, ſans les liaiſons qu’elles entretiennent avec le Mexique.

Ces liaiſons, auſſi anciennes que l’établiſſement des Eſpagnols en Aſie, ſe réduiſent à faire paſſer en Amérique, par la mer du Sud, les productions, les marchandiſes des Indes. Nul des objets, qui forment ces riches cargaiſons, n’eſt le produit du ſol ou de l’induſtrie de ces iſles. Elles tirent la cannelle de Batavia. Les Chinois leur portent des ſoieries, & les Anglois ou les François les toiles blanches, les toiles peintes de Bengale & du Coromandel. De quelque port qu’aient été expédiés ces objets, il faut qu’ils arrivent avant le départ du galion. Plus tard, ils ne ſeroient pas vendus ou ne le ſeroient qu’à perte à des négocians qui ſeroient réduits à les oublier dans leurs magaſins. Les paiemens ſe font principalement avec de la cochenille & des piaſtres venues du Nouveau-Monde. Il y entre auſſi quelques denrées du pays & des cauris qui n’ont point de cours en Afrique ;