Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/167

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liminaire néceſſaire pour ouvrir le commerce avec la Perſe & avec les Indes ; mais il ne ſuffiſoit pas pour le faire réuſſir. Les Arméniens oppoſoient au ſuccès une barrière preſque inſurmontable. Une nation active, accoutumée aux uſages de l’Orient, en poſſeſſion de gros capitaux, vivant avec une économie extrême, ayant des liaiſons toutes formées de tems immémorial, deſcendant aux moindres détails, s’élevant aux plus vaſtes ſpéculations : une telle nation ne pouvoit pas être aisément ſupplantée. La cour de Ruſſie ne l’eſpéra pas. Auſſi chercha-t-elle à groſſir le nombre de ces habiles négocians, très-anciennement établis à Aſtracan. Le ſuccès n’a pas couronné ſes vues. On travaille à ſurmonter les obſtacles qui l’ont empêché ; & il faut beaucoup attendre du nouvel eſprit qui paroit animer toute la Ruſſie.

XX. Étendue, gouvernement, population, revenus de la Ruſſie.

Cet empire qui, comme tous les autres, a eu de foibles commencemens, eſt devenu, avec le tems, le plus vaſte de l’univers. Son étendue, d’Orient en Occident, eſt de deux mille deux cens lieues, & d’environ huit cens du Sud au Nord.

À l’exception des provinces conquiſes au