Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/21

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façade du ſéjour. Si l’aigle trouvoit une ſubſiſtance aiſée entre les rochers déſerts qui l’ont vu naître, jamais ſon vol rapide ne le porteroit, le bec entr’ouvert & les ſerres étendues, ſur les troupeaux innocens qui paiſſent au pied de ſa demeure eſcarpée. Mais que fait l’oiſeau guerrier & vorace, après s’être emparé de ſa proie ? il regagne le ſommet de ſon roc, pour n’en deſcendre que quand il ſera de nouveau ſollicité par le beſoin. C’eſt auſſi de la même manière que le barbare en uſe avec ſon voiſin policé ; & ce brigandage ſeroit éternel, ſi la nature avoit mis entre l’habitant d’une contrée & l’habitant d’une autre contrée, entre l’homme de la montagne & l’homme de la plaine ou des marais, la même barrière qui sépare les différentes eſpèces d’animaux.

I. Anciennes révolutions du Danemarck.

C’eſt une opinion allez généralement reçue, que les Cimbres occupoient dans les tems les plus reculés, à l’extrémité de la Germanie, la Cherſonèſe Cimbrique, connue de nos jours ſous le nom de Holſtein, de Sleſvick, de Juſtand ; & que les Teutons habitoient les iſles voiſines. Que l’origine des deux peuples fût ou ne fût pas commune, ils ſortirent de