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Histoire philosophique
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qui puiſſent l’entreprendre & le ſuivre par eux-mêmes, avec leur propre fonds, & ſans le ſecours d’un grand nombre d’aſſociés. Il nous reſte à prouver que ces ſociétés démontrées néceſſaires, ſeroient portées par leur intérêt propre & par la nature des choſes, à ſe réunir en une ſeule & même compagnie.

Deux raiſons principales viennent à l’appui de cette propoſition : le danger de la concurrence dans les achats & dans les ventes, & la néceſſité des aſſortimens.

La concurrence des vendeurs & des acheteurs réduit les marchandiſes à leur juſte valeur. Lorſque la concurrence des vendeurs eſt plus grande que celle des acheteurs, le prix des marchandiſes tombe au-deſſous de leur valeur ; comme il eſt plus conſidérable, lorſque le nombre des acheteurs ſurpaſſe celui des vendeurs. Appliquons ces notions au commerce de l’Inde.

Lorſque vous ſuppoſez que ce commerce s’étendra en proportion du nombre d’armemens particuliers qu’on y deſtinera, vous ne voyez pas que cette multiplicité n’augmentera que la concurrence des acheteurs,