tout genre, les entrepriſes folles, en un mot, la mauvaiſe adminiſtration, bien plus deſtructive que la concurrence. Mais ſi la diſtribution de leurs moyens & de leurs forces eſt faite avec ſageſſe & économie ; ſi l’eſprit de propriété dirige leurs opérations, je ne vois point d’obſtacle qu’elles ne puiſſent vaincre, point de ſuccès qu’elles ne puiſſent eſpérer.
Ces ſuccès feroient-ils ombrage aux défenſeurs de la liberté ? Diroient-ils à leur tour que ces compagnies riches & puiſſantes épouvanteroient les particuliers, & détruiroient en partie cette liberté générale & abſolue, ſi néceſſaire au commerce.
Cette objection ne nous ſurprendroit pas de leur part ; car ce ſont preſque toujours des mots qui conduiſent les hommes, & qui dirigent leurs démarches & leurs opinions. Je n’excepte pas de cette erreur le plus grand nombre des écrivains économiques. Liberté de commerce, liberté civile. Nous adorons avec eux ces deux divinités tutélaires du genre-humain. Mais ſans nous laiſſer séduire par des mots, nous nous attachons à l’idée qu’ils repréſentent. Que demandez-vous,