Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/383

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cette ſuperſtitieuſe nation ne craignirent pas de publier à la face de l’univers, qu’un peu avant la découverte du Nouveau-Monde, on avoit annoncé aux Mexicains, que bientôt il arriveroit du côté de l’Orient un peuple invincible, qui vengeroit, d’une manière à jamais terrible, les dieux irrités par les plus horribles crimes, par celui en particulier que la nature repouſſe avec le plus de dégoût ; & que cette prédiction fatale avoit ſeule enchaîné les talens de Montezuma. Ils crurent trouver dans cette impoſture le double avantage de juſtifier leurs uſurpations, & d’aſſocier le ciel à leurs cruautés. Une fable ſi groſſière trouva long-tems des partiſans dans les deux hémiſphères ; & cet aveuglement n’eſt pas auſſi ſurprenant qu’on le pourroit croire. Quelques réflexions pourront en développer les cauſes.

D’anciennes révolutions, dont l’époque eſt inconnue, ont bouleversé la terre ; & l’aſtronomie nous montre la poſſibilité de ces cataſtrophes, dont l’hiſtoire phyſique & morale du monde offre une infinité de preuves inconteſtables. Un grand nombre de comètes ſe meuvent dans tous les ſens autour du ſo-